Ousmane Dicko : À 17 ans, il veut faire entrer l’Afrique dans l’ère de l’intelligence artificielle

Ousmane Dicko : À 17 ans, il veut faire entrer l’Afrique dans l’ère de l’intelligence artificielle

@IA

Publié le 18/04/2025
À seulement 17 ans, Ousmane Dicko incarne une nouvelle génération de jeunes africains résolument tournés vers l’avenir.

Fondateur de Dicken IA, la première agence d'automatisation par l’intelligence artificielle au Mali, il se distingue par une vision claire : faire de l’IA un levier de transformation pour l’Afrique.

Son parcours, bien que jeune, est déjà riche. « Depuis mes 14-15 ans, je suis plongé dans l’entrepreneuriat. J’ai eu un e-commerce, une agence de marketing, j’ai été freelance... J’ai un peu tout testé », raconte-t-il avec une franchise désarmante. Ce qu’il appelle un « parcours un peu vague », témoigne en réalité d’une curiosité insatiable et d’une soif d’apprendre par l’expérience.

C’est en 2022, avec la sortie de GPT-3, qu’Ousmane découvre l’intelligence artificielle. Une révélation. « Dès que j’ai testé, j’étais comme fou. Ça répondait à toutes mes questions. Je ne comprenais pas comment ça marchait, mais je voyais tout ce que ça pouvait changer. » Fasciné, il se plonge dans l’univers de l’IA, persuadé qu’il tient là l’opportunité du siècle, non pas pour lui seul, mais pour tout un continent.

Mais être jeune, africain et passionné de technologie ne va pas sans obstacles. Ousmane en a fait l’expérience. « Le premier problème, c’est l’âge : à moins de 18 ans, tu ne peux pas créer ton entreprise. Ensuite, il y a les outils : beaucoup ne sont pas accessibles depuis l’Afrique ou ne sont pas adaptés à notre contexte. » Des freins qu’il contourne avec ingéniosité, en cherchant des alternatives, en hackant parfois les systèmes, toujours avec la même détermination.

Pour lui, le vrai enjeu est plus large : il est systémique. « L’Afrique a tous les éléments pour développer l’IA. On a les jeunes, on a les problématiques, on a les données. Mais il manque une chose : des stratégies nationales claires. Peu de pays africains ont une vraie politique d’intelligence artificielle. » Une absence de vision à laquelle il veut répondre, à sa manière.

Dicken IA, son agence, n’est qu’une première étape. En 2025, Ousmane compte lancer un SaaS basé sur l’IA, spécifiquement conçu pour les besoins du marché africain. Et ce n’est qu’un début. Il rêve déjà de créer un modèle de speech-to-text qui comprend toutes les langues africaines locales, ou encore un modèle d’IA 100 % africain, développé sans aide occidentale.

Son message aux jeunes ? Il est simple : « L’avenir, c’est maintenant. Et même si ce n’est pas l’IA, même si c’est l’agriculture ou autre chose, engagez-vous là où vous pouvez avoir un impact réel. »

À seulement 17 ans, Ousmane Dicko ne se contente pas de rêver l’Afrique de demain. Il est déjà en train de la construire.